Marcel Thiébaut

Lettre manuscrite du jeune écrivain Jean d’Ormesson à Marcel Thiébaut.

Trois pages in-4°. Paris, 20 mai 1960 (original ci-dessous).

 

Cher Monsieur,  

Je voudrais vous remercier de votre si bienveillant accueil et vous dire combien je suis heureux de la collaboration à laquelle vous voulez bien vous prêter. J’ai été naturellement très sensible à votre indulgence, mais aussi, et peut être surtout, il m’a semblé comprendre pour la première fois ce que peuvent apporter à un texte un examen critique et des corrections. Je ne voyais là jusqu’alors que l’expression d’un goût que je respectais tout autant que le mien mais qui ne paraissait s’imposer que par un arbitraire esthétique : « j’aime ça » ou « je n’aime pas ça ».  Hier au contraire, vous m’avez plus d’une fois convaincu par une espèce de nécessité. Je vous en remercie. J’attends donc le texte pour la revue avec plus de confiance que si j’avais dû me charger moi-même des aménagements. Je suis désolé de ce travail supplémentaire que je vous impose. Mais, vraiment, il est difficile de voir clair dans sa propre progéniture. Si on discernait les faiblesses on les aurait évitées. Je reste, bien entendu, à votre entière disposition, et en vous redisant toute ma vive gratitude, je vous prie d’agréer, cher Monsieur, l’expression de mes sentiments les plus fidèles et les plus dévoués.

Jean d’Ormesson.

 

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